• Au Marquis Gaëtan de la Tour du Pin

    Au Marquis Gaëtan de la Tour du Pin



    Marquis,

    Qu'entends-je ?

    Qu'ouïs-je ?

    Vous êtes épris, paraît-il, de la Marquise Florimène de Beauregard ? Vous avez osé lever les yeux sur elle ?

    Mais, vil manant, scolopendre vermoulu, vous ne méritez en rien les faveurs de cette dame dont je suis, depuis bien des lustres, le galant attitré.

    Avez-vous conquis le saint Graal, mené croisade, êtes-vous général ou même prince ?

    Que nenni, vous n'êtes qu'un ambitieux qui avez l'audace de me priver du bonheur de mes jours, la divine Marquise.

    Vous ne l'emporterez pas en paradis !

    Un duel au pistolet ou à l'épée élira celui qui aura l'honneur de courtiser Florimène.

    Je sais que vous tremblez, à présent.

    Vous êtes moins faraud.

    Attendez mes témoins, j'attends les vôtres.

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne (ces mots sont tellement beaux que je suis sûr qu'ils passeront à la postérité), nous nous rencontrerons au pré.

    Le sang coulera.

    Que Dieu préserve le véritable Amour !

    « DésespoirL'éléphant qui se prenait pour une souris »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :